Ce soir je vous reviens pour un sujet bien plus sérieux mais tout aussi important pour moi. Il était essentiel selon moi de partager avec vous un petit bout de mon histoire qui pourrait aussi faire écho chez certain d'entre vous. Je n'ai pas que l'écriture, les Disney, mes bouquins et mes séries dans la vie, et si je m'y suis plongée corps et âme c'est pour une raison bien précise.
Il y a près de quatre ans maintenant, je me suis enlisée sans m'en rendre compte dans cette spirale infernale qu'est la dépression. Je n'avais plus goût à rien, ma flemmingite aiguë s'est transformée en un véritable handicape. Il ne s'agissait plus de procrastination, mais d'incapacité pure et simple à faire ce que j'aimais le plus : écrire. Je m'enfermais chez moi, je refusais de voir du monde, je détestais me confronter au regard et ce que je pensais être, le jugement des autres. J'avais perdu toute confiance en moi ! De là, ma nature anxieuse à reprit le dessus, j'enchaînais les crises d'angoisses parfois sans raison au beau milieu de la journée -et ne parlons même pas de mes nuits. L'extérieur m'effrayait. J'en suis même venue à annuler des vacances chez ma meilleure amie (
Akuryu), parce que je ne supportais pas l'idée d'être confrontée trois heures d'affilés à des gens dans le train, pas plus qu'à des sorties éventuelles. Même la perspective d'aller à Disney était anxiogène. La nuit? L'insomnie était devenue ma meilleure amie, les crises d'angoisses planaient au dessus de ma tête. La respiration coupée, des fourmis dans les mains, l'impression que le monde s'écroule autour de moi. Et bien sur, avec tout ça, l'envie que tout s'arrête de façon radicale .. Oui je parle bien de suicide. Je compensais mes humeurs sur la nourriture et mon surpoids à déclenché un dérèglement hormonale qui lui a provoqué une très forte prise de poids en peu de temps. Résultat? Obésité. Le cercle infernal persiste, ma confiance en moi est désormais plus qu'inexistante, si niveau il y a, il était plus que négatif. Il était au delà de la simple mesure.
Je me détestais, je dirais même que je me dégoûtais. Ces mots paraissent peut être durs, mais c'est pourtant et malheureusement une réalité.
Aujourd'hui? Je vais beaucoup mieux. Je ne dirais pas complètement guéris, mais à chaque jour suffit sa peine. Mes angoisses sont nettement moins présentes. Je peux enfin sortir et me sentir à l'aise en publique, j'en ai même perdu de ma timidité -et je pense que prendre des années y est aussi pour beaucoup. J'ai perdu quelques kilos et je continu un régime qui est important pour moi. Je ne crois pas que l'on ait besoin d'être mince pour être belle ou se sentir belle (et oui j'arrive à me trouver belle, enfin, même en étant toujours dans un stade d'obésité, même si je ne peux pas porter les vêtements que j'aime et repère dans les magasins. mais j'y arrive et je le dis sans prétention mais avec fierté). J'ai toujours des phases d'insomnies, mais j'essaie d'en tirer partie en me montrant productive, plutôt que de réfléchir au monde en roulant sous les couvertures et me provoquer moi-même mes crises d'angoisse. Mon problème avec la nourriture? Il est peut être celui que j'ai le plus de mal à combattre, mais
je ne baisse pas les bras.
Mes conseils ;
Si vous avez quelqu'un dans votre entourage qui souffre de dépression ou d'anxiété, ne vous acharnez pas à lui dire de se "
bouger le cul" ! Si seulement c'était si simple. Malheureusement, il ne suffit pas de nous secouer pour que tout s'arrange. C'est un processus qui peut prendre du temps, des années même. Je suis une thérapie depuis trois ans, et je commence enfin à voir le bout du tunnel, mais rien n'est jamais acquis. Ce sont des maladies, c'est réel et parce que vous ne pouvez pas les voir, ne veut pas dire que cela n'existe pas. La seule chose à faire c'est être là, se montrer patient et tolérant, comme vous le feriez avec quelqu'un atteint d'une pathologie grave. Parce que c'est ce que c'est.
Si vous en souffrez, faites vous aider ! C'est peut être 'basique' comme conseil, mais pourtant, c'est le seul qui compte vraiment. Trouvez un psychiatre qui saura vous aider, vous accompagner dans votre combat. Soyez tolérant et patient avec vous-même. Vous souffrez, mais vous n'êtes pas seul et surtout, ce n'est pas une fin en soit. Vous pouvez en guérir, il suffit de vous en donner les moyens.
Au quotidien, il y a plusieurs petites choses qui peuvent aider ;
- Fixez vous des objectifs. Ne voyez pas les choses en grand ça ne sert à rien. Avancez pas à pas, c'est important. Par exemple, pour recommencer à sortir, démarrez par un petit tour à la boulangerie, ou dans une presse. Allez au cinéma, puis chez le coiffeur. Fixez vous des objectifs progressifs et surtout, n'ayez pas peur de l’échec, parce qu'il n'existe pas. Si vous essayez, c'est déjà un pas en avant. Vous ferez mieux la prochaine fois et encore mieux celle d'après. Inutile d'être trop exigeant, tout vient en son temps, croyez moi.
- Évadez vous ! Via la lecture, les jeux vidéos, des films ou séries télévisés, la peinture, le coloriage, la décoration, la cuisine .. Il y a tant de choses à faire chez soi, sans avoir à se confronter au regard des autres. Trouver ce qui vous détend, ce qui vous permet de trouver un peu de repos, un brin de sérénité. Et un jour, vous aurez la force de partager cette passion avec d'autres passionnés et ainsi de reconnecter avec le monde extérieur.
- Prenez soin de vous. La perte de confiance en soi est malheureusement un symptome de plus. Mais il est important que vous ne laissiez pas gagner toutes vos pensées négatives. Alors faites attention à vous, coiffez vous, maquillez vous si vous êtes une femme, prenez soin de votre barbe si vous êtes un homme. Portez des vêtements qui vous mettent en valeur (et ça ne signifie pas dépenser des sommes pharaoniques) et ce même si c'est pour rester chez vous. Mais ça commence par là, acceptez vous. Et encore une fois, soyez patient avec vous-même.
- En cas de crise d'angoisse. Fermez les yeux, prenez une profonde inspiration et comptez quatre temps, puis bloquez votre respiration sur quatre temps toujours. Expirez encore sur quatre temps et bloquez votre respiration toujours sur quatre temps. Répétez ce circuit jusqu'à ce que vous vous sentiez mieux. Au début vous aurez la tête qui tourne, mais c'est normal pas de panique. Ce conseil m'a été donné par ma psychiatre, je ne suis pas un marabout ni un charlatant, celui-ci a marché pour moi et j'espère vous aidera aussi.
- Insomnie. Plusieurs choses, soit vous vous sentez capable d'être productif en attendant que le sommeil vienne. Ainsi, vous pouvez binge watcher une série sur Netflix (et j'ai une tonne de recommandations), ou lire un bon bouquin, ou zapper sur la télévision. Faites vos devoirs, ça vous évitera d'angoisser une fois encore en arrivant le lendemain au collège/lycée (oui je l'ai vécu aussi). Sinon, vous pouvez avoir recours à quelques petites astuces avant le couché. Évitez les écrans au moins une demi-heure avant, lisez quelques pages pour fatiguez vos yeux. Et ne revenez surtout pas sur votre téléphone pour checkez les réseaux sociaux. Buvez une tisane, parfumez votre oreiller d'huiles essentiels, faites quelques minutes de méditation. Toutes ces petites techniques ont pour but de baisser votre niveau de stresse, de déconnecter un peu de la réalité et de toutes ces pensées qui polluent votre petite tête déjà bien trop sollicitée le reste du temps. Le but est de mettre vos pensées au repos pour que vous puissiez en trouver un peu.
J'espère que ces quelques lignes parviendront à aider un peu ou au moins à vous faire prendre conscience que vous n'êtes pas seul. N'hésitez pas à partager votre expérience, votre ressenti, partager vos conseils et astuces. Et si vous avez besoin de parler, je ne mords pas <3
Bises, et n'oubliez pas, vous en êtes capables !
Peanuts.